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Résistances ordinaires
1 juin 2014

FN au Parlement européen : comment ça se passe ?

Après son succès aux élections européennes, petit retour sur ce lendemain de fête pour le parti frontiste. Première tâche pour Marine Le Pen, constituer un groupe. Comme je vous le disais dans ma précédente note, il faut 25 députés, ce qui ne pose pas de problème puisque le FN en a déjà 24, mais de sept nationalités différentes.

D'après les déclarations de la dirigeante du FN, l’affaire était faite, il n'y avait aucun doute sur le fait que ce groupe verrait le jour.

Le 28 mai, lors d’une conférence de presse à Bruxelles,

Bruxelles 2014 - Conference de presse de Marine Le Pen - FN

Marine Le Pen s’est dit très confiante sur la formation de ce groupe. Pourtant, à ses côtés, on s’attendait à trouver au moins cinq éventuels futurs membres de son groupe, mais il n’y en avait que quatre. Aurait-elle des difficultés à convaincre ses partenaires ?

A ses côtés, il y avait donc les formations politiques avec lesquelles elle a tissé des liens depuis des mois : le PVV (Pays-Bas) qui a remporté quatre sièges au Parlement européen, le FPÖ (Autriche) qui a également quatre sièges, le Vlaams Belang (Belgique) qui a un siège et la Ligue du Nord (Italie) qui dispose de cinq sièges. Un allié potentiel, le SNS de Slovaquie a échoué aux élections, il ne peut donc pas venir grossir les rangs du groupe frontiste.

Le véritable problème de Marine Le Pen, c'est l'UKIP de Grande-Bretagne. Avec ses 24 élus, il disposait déjà d'un groupe lors de la précédente mandature. Son dirigeant, Nigel Farage, est fermemet opposé à une alliance avec le FN mais recherche des alliés aux mêmes profils (pas question pour l'un et l'autre de faire allaince avec Aubé Dorée ou Jobbik). Il a notamment convaincu le SD de Suède de le rejoindre plutôt que de s'allier avec le FN. De même pour les partis populistes Danois et Finlandais. Il reste donc à Marine Le Pen peu d'options : le KNP de Pologne avec ses quatre élus et le TT de Lituanie qui a deux sièges.

 

Le groupe doit être constitué avant le 24 juin, il reste trois semaines donc pour réunir les six nationalités manquantes. Le risque : ne pas avoir de groupe, c’est passer à côté d’une manne financière importante (de l’ordre de plusieurs millions d’euros) et d’un véritable temps de parole. Que ferait alors Marine Le Pen, à nouveau dans les non inscrits ? Elle refuserait à nouveau de travailler dans ces conditions, se moquant ainsi des électeurs qui ont décidé de voté pour elle le 25 mai dernier ?

 Quelles conséquences pour la démocratie européenne ?

Pour autant, nombre de députés européens s'accordent à dire que la présence des eurosceptiques ne devrait pas avoir de conséquences réelles sur le processus législatif. En effet, si toutes tendances confondues, les eurosceptiques comptent 140 députés, ils sont loin d'atteindre la majorité absolue, qui est de 376 sièges (sur 751 sièges), indispensable pour bloquer des décisions. En effet, il n'existe pas de système de minorité de blocage au sein du Parlement européen, qui permettrait à un petit groupe de s'opposer aux décisions adoptées par la majorité, contrairement à ce que Marine Le Pen a déclaré pendant la campagne, assurant que le FN allait "représenter cette minorité de blocage qui va éviter plus d'austérité, plus de perte de substance pour la France."

D'autant qu'il faudrait que tous les partis populistes européens se mettent d'accord et cela paraît très difficile...

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