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Résistances ordinaires
8 mai 2014

Le FN aura-t-il un groupe au Parlement européen ?

Pourquoi avoir un groupe parlementaire ?

Tout d’abord, quelques explications sur ce qui agite les médias en ce moment, à savoir la question d’un éventuel groupe parlementaire populiste. L’objectif du FN et des autres partis d’extrême droite européens, c’est de mettre la main sur une manne financière très importante. Pour le FN en effet, ce sont véritablement les quelques députés européens, et surtout leurs indemnités, qui lui ont permis de survivre malgré les graves difficultés financières dans lesquelles le parti se trouvait il y a quelques années. Un député européen reçoit en effet une rémunération mensuelle de 6 250€ (auxquels ont peut ajouter 4 299 € par mois pour leur frais généraux).

Pour un groupe politique, le Parlement met à la disposition du groupe des moyens techniques, à savoir des collaborateurs, un secrétariat, une salle de réunion, un budget pour publications, traductions... Cela représenterait environ 3 millions d’euros.

Il y a également un droit de parole et d'initiative politique proportionnel à la taille du groupe, ce que le FN n’avait pas en tant que député non-inscrit jusqu’à présent. La polémique sur la présence des députés frontistes au Parlement européen ne pourra alors plus trouver de réponse dans l'absence de visibilité politique et médiatique dont sont effectivement victimes les non inscrits au Parlement européen.

De plus, il est évident qu’il n’y aurait pas de consigne de vote, les partis populistes européens n’étant pas capables de se mettre d’accord sur des positions communes. La seule véritable position commune, c’est le rejet de l’Union européenne et de l’euro.

 

Qui composerait ce groupe parlementaire ?

Pour pouvoir se regrouper au sein d’un groupe parlementaire, il faut réunir 25 députés provenant d'au moins un quart des États membres, soit un minimum de sept pays.

Cela fait des mois que Marine Le Pen tourne et retourne la question, multipliant les rencontres pour tenter de créer ce groupe. Petit tour d’horizon.

La question est en effet complexe : comment réussir à conserver sa démarche de dédiabolisation tout en s’alliant avec des partis d’extrême droite ? Un véritable travail d’équilibriste (voir la note de Barnabé sur ce sujet)…

Sont donc exclus de tout partenariat : Aube Dorée (Grèce) jugée (à juste titre ?) trop néonazis, Jobbik (Hongrie) trop extrémiste. De leur côté, l’UKIP (Royaume-Uni) dont le chef Nigel Farage a déclaré que « l'antisémitisme [était] dans l'ADN du FN ». Même avis pour le Parti du peuple (Danemark).

Il reste cependant des candidats sérieux pour prétendre à la constitution de ce groupe. Parmi les plus importants, le PFÖ (Autriche) et le PVV (Pays-Bas), bien que ce dernier est quelques difficultés dans les sondages depuis que son leader, Geert Wilders, ait déclaré lors d’un meeting le 19 mars dernier « Voulez-vous plus ou moins de Marocains dans cette ville, dans ce pays ? » « Moins, moins, moins » a alors scandé la foule de militants…

Le SD (Suède), la Ligue du Nord (Italie), le Vlaams Belang (Belgique) ou encore Ordre et Justice (Lituanie) font également parti des éventuels membres du groupe populiste. Retrouvez ici une description détaillée de tous les partis populistes/d’extrême droite dans l’Union européenne.

Réussiront-ils à se mettre d’accord ? Quelles conséquences cela aura-t-il sur notre démocratie européenne et comment réagiront les autres partis majoritaires ?

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